Ethiopie
Son employeur, la publication spécialisée "Africa Intelligence", dénonce des "accusations fallacieuses", qui "ne se basent sur aucun élément tangible", et appelle à la "libération immédiate" de son journaliste.
Le 22 février, le journaliste Antoine Galindo, spécialiste de la Corne de l'Afrique pour Africa Intelligence, et qui avait collaboré comme freelance à Africanews en Ethiopie entre 2016 et 2017, s'apprêtait à quitter la capitale éthiopienne pour Paris après une mission de deux semaines dans ce pays.
Il est interpellé au Skylight Hotel, à côté de l'aéroport d'Addis-Abeba, par des officiers de sécurité habillés en civils. Informée, l'ambassade de France en Éthiopie a multiplié les contacts pour tenter de le localiser.
Antoine Galindo est finalement retrouvé dans un centre de détention du centre d'Addis-Abeba. Il n'a pas subi de mauvais traitements mais est éprouvé par les conditions insalubres.
Un entretien avec une source rebelle à l'origine de l'affaire
Pour l'heure, les tentatives pour le faire libérer ont échoué. « Il a été présenté devant un juge le 24 février. Il lui a été reproché de "conspirer en vue de créer le chaos en Éthiopie". Sa détention a été prolongée jusqu'au 1er mars, date à laquelle se tiendra la prochaine audience », explique le communiqué d'Africa Intelligence paru le 26 février, qui dénonce des « accusations fallacieuses ».
Accrédité pour couvrir le sommet des chefs d'État de l'Union africaine les 17 et 18 février, Antoine Galindo avait informé l'Autorité éthiopienne des médias de son intention de couvrir également l'actualité locale dans cette capitale.
D'après son employeur, son visa l'autorisait à mener sa mission à bien.
Lorsqu'il a été interpellé, le journaliste s'entretenait avec une source, Bate Urgessa, le porte-parole du Front de libération oromo, un groupe politique opposé au gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed.
Si la liberté de la presse est en recul en Éthiopie, dans un contexte de conflits permanents, entre le gouvernement fédéral et la région septentrionale du Tigré de 2020 à 2022, puis avec les différents groupes rebelles en Amhara et en Oromia, la détention prolongée d'un journaliste occidental est inédite depuis l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018.
« Après une libération de la presse dans les premières années, un retour au contrôle du narratif est apparu avec la guerre au Tigré. Nous avons observé une multiplication des cas de censure et d'autocensure chez les journalistes locaux. Les reporteurs étrangers sont de plus en plus surveillés, mais ils sont en général expulsés et non détenus », détaille Sadibou Marong, le directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF).
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